La Fondation Société Générale, dont l’objectif est de soutenir l’insertion professionnelle et l’insertion par l’éducation de publics en difficulté, compte l’association Claire Amitié parmi ses partenaires depuis 2019.
Découvrons ensemble cette association et plus précisément sont projet de Bouaké en Côte d’Ivoire.
C’est au sortir de la seconde guerre mondiale que l’association Claire Amitié a vu le jour pour aider des jeunes filles à se reconstruire et à préparer leur avenir. L’idée était de créer un lieu pour les accueillir comme dans une famille.
L’action de Claire Amitié débute en France, mais s’étend rapidement à l’étranger jusqu’à ouvrir 12 foyers en France donc mais aussi au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Burkina Faso, au Bénin, au Cambodge et au Brésil.
Parmi les bénéficiaires d’un foyer au Sénégal, il y aura Jeanne Cisse. A 14 ans, pour des raisons familiales, Jeanne doit quitter l’école.
Elle souhaite apprendre un métier pour travailler et apporter sa contribution financière à la vie de la famille. Elle découvre Claire Amitié et décide d’y suivre les formations.
Vingt-quatre ans plus tard, Jeanne Cisse est aujourd’hui responsable du foyer de Bouaké en Côte d’Ivoire après avoir œuvré dans les foyers du Sénégal, du Burkina Faso, et du Niger.
« La première chose qu’elles attendent de nous, c’est une formation pour devenir autonomes financièrement. … Mais elles ont aussi besoin d’une formation humaine qui est le socle de tout leur développement. » Jeanne Cisse, Responsable du foyer de Claire Amitié à Bouaké (Côte d’Ivoire)
UNE FORMATION HUMAINE ET PROFESSIONNELLE
Comme Jeanne en son temps, les jeunes filles qui viennent taper à la porte du foyer ont entre 14 et 24 ans et ont été contraintes de quitter l’école, pour celles qui y ont déjà mis les pieds.
A Bouaké, l’accueil débute à 7h30. Cinq minutes plus tard, la sirène retentit et les filles se mettent en rang pour que le personnel puisse les accueillir « en serrant la main à chacune d’entre elles » nous précise Jeanne. Un détail qui est important pour elle puisque cela permet d’identifier rapidement les éventuelles détresses : « on sent tout de suite si ça va chez elle… par ses expressions du visage et sa manière de nous saluer, on sent si elle n’est pas heureuse… et cela nous permet de la rencontrer dans la journée pour en parler. »
Puis chaque fille part dans sa classe où les activités commencent. A Bouaké, les jeunes femmes ont le choix entre trois filières d’apprentissage : coiffure, pâtisserie ou couture.
Au-delà de cette formation professionnalisante, des cours de français et d’alphabétisation sont proposés selon le niveau de chacune, ainsi que de la « formation humaine », un concept au cœur de l’accompagnement de Claire Amitié depuis son origine. En effet, la vie du foyer est calquée sur la vie de famille, véhiculant le sens des responsabilités, du partage, mais aussi de l’autonomie et de la confiance en soi. En bref, leur offrir une famille « qu’elles n’ont parfois jamais eu ou qu’elles ont perdu », nous confie un bénévole de l’association.
L’objectif de l’association peut ainsi être résumé par l’acronyme utilisé pour désigner leurs bénéficiaires, devenir FREE : des Femmes Responsables Épanouies et Entrepreneures.
2019, UN FOYER EN RÉNOVATION
En 2019, le foyer de Bouaké fêtait ses 53 ans. Le bâtiment avait pourtant beaucoup souffert de la grave crise qu’a traversé le pays entre 2003 et 2007.
Il était ainsi devenu vétuste et impropre à un accueil convenable de ses bénéficiaires toujours plus nombreuses.
En effet, cette ville à 350 kilomètres d’Abidjan a été « durement frappée par la crise et ne s’en est jamais relevée », nous explique Alain-Camille Jan, en charge de la recherche de fonds pour l’association.
« Toutes les industries ont disparu, poursuit-il. Beaucoup de personnes assez qualifiées sont parties également. Le niveau moyen d’études de la population est très faible… tout autant que son pouvoir d’achat. C’est très préoccupant ».
Pour venir en aide aux jeunes filles, Claire Amitié est ainsi en recherche permanente de fonds puisque même si une cotisation est demandée aux jeunes accueillies pour suivre la formation, celle-ci est en partie symbolique et ne couvre en rien les frais de fonctionnement de la structure et encore moins ses projets de développement.
Alain-Camille est donc parti solliciter de grandes entreprises ivoiriennes dans l’espoir de récolter les fonds nécessaires à la rénovation du foyer de Bouaké. Les équipes de Société Générale à Abidjan décident de s’engager dans le projet de rénovation et lui expliquent vouloir présenter ce projet lors de la première édition du Challenge des Panafrican Charity Awards. Cette initiative invite les entités africaines du groupe Société Générale à présenter à l’équipe de la Fondation, le projet d’une association locale.
Il s’agit d’une initiative importante de la Fondation qui s’inscrit dans le cadre de son Programme Afrique. L’objectif est de double : renforcer le maillage territorial des partenaires sur le continent et dynamiser le sujet du mécénat et de la solidarité au sein des filiales.
Pour cette première édition 2019, Claire Amitié sera l’une des trois associations sélectionnées et récompensées par une dotation. Retrouvez les lauréats 2020 du Challenge des Panafrican Charity Awards sur notre site.
Le projet de rénovation et d’agrandissement a donc bénéficié d’un soutient non seulement de la Fondation mais également de notre filiale en Côte d’Ivoire. Celui-ci est terminé et « le foyer fait aujourd’hui la fierté de la ville de Bouaké », s’exclame Jeanne Cisse avec un grand sourire.
2020, UN ACCOMPAGNEMENT SUR LE LONG-TERME
Pourtant l’histoire entre Claire Amitié et Société Générale ne s’arrête pas là. Satisfaite des résultats de cette première année de partenariat et de l’atteinte des objectifs fixés, la Fondation a renouvelé son partenariat en juin 2020 pour accompagner à nouveau les jeunes filles accueillies et le développement du foyer. Claire Amitié sera ainsi en mesure d’accueillir davantage de jeunes filles et de leur ouvrir de nouvelles opportunités.
Elles se verront ainsi proposer notamment des cours d’informatique afin de leur donner des compétences de plus en plus recherchées dans le monde du travail.
De son côté, Alain-Camille nous parle de la volonté d’aller également vers les secteurs du service à la personne et des métiers liés à l’énergie et l’électricité.
« Nous avons conscience que les métiers auxquels nous préparons les jeunes filles sont traditionnels pour la plupart mais nous voudrions les emmener vers les métiers de demain… tout en continuant à mettre en avant la formation humaine qui est l’ADN de Claire Amitié. » Alain-Camille Jan, chargé de la recherche de fonds pour Claire Amitié